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L’art contemporain à Toulouse

A Toulouse, l’art contemporain s’expose aux Abattoirs, centre d’art moderne et contemporain de la ville. Une seconde vie pour un bâtiment néoclassique, qui, en bord de Garonne, tire un trait d’union entre passé, présent et futur. Jusqu’à fin janvier, l’exposition de Vladimir Velickovic y explore les jours sombres de la condition humaine.

De 1825 à 1988, les Abattoirs ne portaient pas ce nom par hasard et alimentaient chaque jour la réputation et l’appétit de bonne chère et de bon vivre du Sud-Ouest. Construits par Urbain Vitry et inscrits au titre des monuments historiques depuis 1991, les Abattoirs revisitent aujourd’hui sans complexe leur passé sanguinolant et leur architecture néoclassique en proposant depuis leur ouverture en 2000, une programmation originale alimentée par un fond de quelques 3500 œuvres couvrant la seconde moitié du XXe siècle. Une collection qui s’est enrichie des donations de Cordier et Denney, met l’accent sur les artistes du sud de l’Europe et s’enorgueillit de la présence en ses murs du fameux rideau de scène « Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin » de Picasso. Les Abattoirs fermant pour travaux, il est temps de profiter de cet espace atypique avant de se donner rendez-vous au printemps pour une nouvelle programmation sous la houlette du futur nouveau directeur des Abattoirs.

« Les versants du silence ». C’est sous ce titre que vient de s’ouvrir la dernière exposition des Abattoirs à Toulouse qui met à l’honneur Vladimir Velickovic et explore les versants de son art sombre et tourmenté dont les corps torturés résonnent peut-être en écho au passé du lieu. Réalisé sous le commissariat d’Alain Mousseigne et d’Amélie Adam, l’accrochage toulousain de Velickovic, ni rétrospectif ni chronologique, nous entraine dans un parcours singulier, et quelque peu morbide, explorant les sujets récurrents du peintre : dualité entre inertie et mouvement, combat (âpre) entre la vie et la mort. On y croise ses rats surgis de nulle part et de chaque coin du tableau, ses chiens errants et écorchés, ses corbeaux inquiétants, ses femmes hurlantes et ses corps déchirés. Ambiance. Sous la grande nef et dans les collatéraux des Abattoirs, sont balayés 50 ans de l’art de Velickovic, yougoslave de naissance (1935) et parisien depuis 1966. Tel un raccourci de la vie, de la naissance à la mort, on passe des « Origines », où Velickovic explore la réalité crue et douloureuse de l’enfantement et mêle force vitale et et image cruelle de la femme, à « Echo/Crucifixion » dont les corps abandonnés sur la croix questionnent l’homme marqué au fond de sa chair par les drames de son temps. On poursuit avec un « Human in Motion » dont la fuite désespérée est empêchée par des crochets sinistres pour finir par « Echo/Gisant » et ces corps inertes. Ceux-ci font écho aux paysages désolés du « Néant » et au « Lieu » déserts où ne subsistent que les traces d’un drame invisible. Ultime rencontre de l’univers de l’artiste : celle des « Bêtes philosophiques », portraits de chiens symboles de la condition humaine et de la vanité de l’existence et celle des « Têtes » et « Eléments » reprenant les favoris du peintre. L’art est maîtrisé, le trait est fin, le drame est consommé. La balade n’est pas une partie de plaisir mais une exploration, violente, cruelle et teintée d’absurde, de la tragédie humaine.

Article rédigé par Alexandra Foissac – Journaliste indépendante

Les Abattoirs – 76 allées Charles-de-Fitte, Toulouse – Tél. : 05 62 48 58 00
Ouvert du mercredi au vendredi de 10h à 18h et de 11h à 19h le samedi et dimanche.
Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre 

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