Le golf est un sport exigeant, qui réclame temps et patience à celui qui décide d’en faire l’apprentissage pour le maîtriser. Néanmoins, le temps est une denrée qui se raréfie : l’évidence du besoin d’optimisation du temps investi saute alors aux yeux ! Dès lors, tout ce qui peut contribuer à la recherche de cette optimisation devient capital pour le golfeur. L’acquisition de clubs sur mesure lui offrira nettement plus de possibilités face aux réalités temporelles et techniques de ce jeu, plus rien n’empêchera désormais plus le golfeur de poursuivre la quête infinie de sa propre excellence.
En ce temps là…
Il y a 25 ans, quand on achetait une série de clubs, on entrait dans un magasin spécialisé (très peu nombreux), respirait l’odeur du matériel neuf puis on se dirigeait vers le rayon des séries de fers. Le choix n’était pas si étendu : fers forgés pour joueurs confirmés (et pros) et fers moulés pour les joueurs intermédiaires et débutant. Les fers forgés permettaient un meilleur contrôle de la frappe de balle et offrait plus de possibilités, de variation d’effets et de trajectoire mais étaient également nettement plus difficiles à jouer car n’offrant qu’un sweet spot (surface de frappe idéale) de taille réduite.
Après avoir élu la série de son choix, ne restait plus qu’à l’emballer et rentrer chez soi pour apprécier le moment éphémère de la sensation du club neuf, encore vierge de tout impact.
Pour les joueurs confirmés, il était certes possible de choisir des clubs dont le manche était plus raide (stiff) afin de prendre en compte leur vitesse de club supérieure à la moyenne des golfeurs lambdas (ces derniers jouant des manches à la flexibilité dite regular). En ce temps là, c’était donc bien le golfeur qui venait à la rencontre du matériel, et devait ensuite s’y habituer et s’y adapter ; et il faut comprendre que « ce temps-là » durait depuis bien plus de vingt cinq ans, puisque le matériel n’avait que globalement assez peu évolué depuis les années d’après-guerre.
Mais ça, c’était avant.
Bien entendu, le matériel en lui-même a connu de nombreuses évolutions, à commencer par l’utilisation de produits exotiques comme le tungstène, le graphite, ou encore le titanium. L’emploi de ces matériaux souvent plus légers, plus résistants et plus réactifs que l’acier traditionnel ont permis le développement de clubs dotés de têtes aux proportions généreuses (jusqu’à 150% de la taille classique), afin d’offrir une surface de frappe idéale élargie et de faciliter la vie des golfeurs.
Ainsi, pour les joueurs de niveau moyen jusqu’aux débutants, on trouve maintenant toutes les gammes de clubs « midsize » et « oversize » qui proposent une très large surface de frappe offrant ainsi une tolérance jamais atteinte jusque-là ! L’intérêt est évident : offrir au golfeur techniquement modeste le plaisir de pouvoir produire des balles qui volent avec constance et régularité. Pour les joueurs confirmés et professionnels, les fabricants ont sans cesse cherché à concilier les avantages des fers forgés avec ceux des fers moulés, c’est-à-dire offrir un niveau de performance optimal sans oublier le confort et la facilité de jeu. Cet objectif est aujourd’hui atteint puisqu’on voit désormais de très nombreux professionnels (ndlr : la plupart en fait) adopter des fers dits « cavity back », c’est-à-dire dotés d’une face type « lame » mais avec une répartition périphérique de la masse dans la tête de club, ce qui pardonne davantage les coups décentrés.
Il existe également une gamme très fournie concernant les manches (shafts) : choisit selon leur poids, flexibilité et matière (principalement en acier et graphite).
On peut juste évoquer brièvement le cas des balles, qui bien sûr volent beaucoup plus loin, durent plus longtemps tout en réagissant mieux aux effets qui leur sont imprimés !
Clubs sur mesure
L’ère de la configuration, le custom fitting : la technologie bat la mesure.
Au-delà de celle du matériel, l’évolution majeure qu’à connu le monde du golf est le passage à l’ère de la configuration du matériel. Désormais, son changement s’analyse et se pense en fonction de données mesurées propres au golfeur et qui permettent au travers de ce « custom fitting » de définir la configuration technique du matériel qui lui conviendra exactement.
Le golfeur choisit un type de club (cavity back, mid size…) qui lui plait et les choses sérieuses peuvent alors commencer.
Le golfeur tape une série de balles devant un mur sur lequel est projeté une image qui en temps réel représente la trajectoire de la balle et indique les paramètres de vitesse du club, de vitesse de la balle, ainsi que les effets latéraux et horizontaux qu’elle subit.
En parallèle (avec des outils plus classiques comme un mètre dépliable) sont mesurées différentes longueurs propres au golfeur (distance de la main au sol, taille de la paume, etc..).
À partir de là, on peut définir le type de manche nécessaire (plus ou moins rigide), s’il convient de le rallonger ou raccourcir, ainsi que l’épaisseur du « grip » qui conviendra le mieux aux mains et doigts du golfeur.
Le club correspondant à ces spécifications est alors monté sur place et est revêtu d’un autocollant sur sa semelle permettant de visualiser après quelques nouvelles frappes si l’angle formé par le club avec le sol (lie) est optimal. Ce paramètre est alors ajusté jusqu’à obtention d’une trace parfaite sur la semelle.
Dès lors, il ne s’agit plus que d’expédier le profil du club ainsi configuré (longueur de manche, flexibilité du manche, lie, type de grip) à l’usine de montage et les clubs arrivent ajustés moins de quinze jours plus tard.
Alors, artifice marketing ou véritable apport technique pour le golfeur ?
Le golf présente – entre autres – une particularité qui la différencie des autres sports et qui rend le custom fitting d’autant plus pertinent :
La balle est non seulement immobile mais surtout posée sur le sol.
Dès lors, on comprend facilement qu’en fonction de la taille du golfeur et de celle de ses bras, l’angle formé par le club et le sol (lie) varie d’un individu à l’autre et qu’ainsi la longueur et les angles « standards » du club nécessaire pour frapper correctement la balle ne peut être identique pour tous. Il est alors nécessaire d’ajuster ces longueurs et angles.
Bien entendu, plus le golfeur dispose d’un physique s’éloignant de la moyenne, et plus son besoin de « fitting » devient prégnant. À titre d’exemple, mon mètre quatre-vingt-dix disproportionné, tout en buste de surcroit, m’oblige à jouer avec des clubs à manches rallongés (1 inch supplémentaire), dont le lie est verticalisé de deux degrés. Qu’on ne s’y trompe pas, ces deux degrés constituent une grande différence dans la perception du golfeur ; jouer avec des clubs standards me contraindrait à devoir faire de gros efforts d’adaptation, notamment à adopter une position beaucoup plus fléchie et penchée devant la balle, ce qui nuirait tout à la fois à l’efficacité de son mouvement mais pourrait également causer des blessures à long terme. Naturellement, un golfeur de petite taille rencontrerait de façon symétrique les mêmes difficultés avec des clubs trop longs ou trop verticaux. Certaines approches pédagogiques du golf enseignent que le club doit être considéré comme un os supplémentaire que le golfeur doit connecter à ceux de ses bras. Gageons qu’avec un matériel sur mesure sa tâche ne pourra qu’en être facilitée.
Nous remercions le magasin « La route du golf » à Nantes qui outre la séance de custom fitting prolifique et le choix judicieux de matériel qui s’en est suivi, nous a permis de prendre les photos de cet article.
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