« Le projet d’Odile Decq nous est apparu le plus audacieux et le plus en adéquation avec le cahier des charges qui nous était imposé. Les aménagements sont parfaitement distincts des éléments historiques et totalement réversibles. Les deux cohabitent formidablement, sans laisser indifférent. Nous sommes d’ailleurs très heureux que la qualité architecturale et le soin apporté à la résolution des contraintes techniques aient été soulignés par la Commission nationale des Monuments Historiques », Pierre François Blanc, restaurateur.
L’Opéra Restaurant prend place où historiquement, les abonnés étaient déposés en calèche pour accéder à la salle de spectacles.
Une réalisation aux formes contemporaines
A l’intérieur, une mezzanine et un voile de verre aux formes sinueuses et autoportantes occupent la hauteur de l’espace et tournent autour des piliers existants sans les toucher, sur une surface de 788 m2 distribuée en trois espaces : la salle, son bar-lounge Martini et la mezzanine. A l’extérieur, les tables dessinées par l’architecte prendront place sur les pavés de l’Opéra sur plus de 500 m2, au cœur de Paris.
Interview de l’architecte Odile Decq : une femme passionnée, engagée, qui, dans chacun de ses projets impose son style résolument contemporain.
L’Opéra Garnier est un site classé aux monuments historiques. Comment êtes-vous parvenue à respecter les contraintes de construction imposées ?
« La mezzanine glissant autour des colonnes existantes, est de forme organique afin de conserver une vue dégagée sur la clé de voûte. Il n’y a aucun ancrage ni sur les côtés ni sur la voûte. Seuls les pieds sont porteurs. Ces contraintes ont donné naissance à cette forme, à la fois discrète et extrêmement présente, comme un objet qui avance, un peu énigmatique ».
Comment avez-vous obtenu l’approbation des monuments historiques ?
« Ils ont accepté mon projet car nous avons répondu strictement au cahier des charges qui était de ne pas toucher, et de leur assurer à terme une totale réversibilité, en leur prouvant qu’un jour, on pourrait enlever cet objet et restituer l’espace tel qu’il était avant, sans avoir à faire de travaux ».
Pouvez-vous nous présenter votre création ?
« C’est indescriptible et résolument contemporain. C’est une espèce de vaisseau glissé sous la coupole, une surface de forme nuageuse qui se développe et se love entre les éléments existants, qu’elle ne touche jamais ».
Quelles couleurs avez-vous choisi pour cette réalisation ?
« Un rouge très particulier, que l’on retrouve dans tous mes projets. C’est ma signature. Ce n’est pas un rouge sang, ni un rouge de Chine, ce n’est pas un orange non plus, c’est simplement la couleur qui m’évoque la vie. Ici, il descend les marches du grand escalier de manière théâtrale et se répand sur le sol noir ».
Une carte signée par le chef deux étoiles Christophe Aribert
« Aujourd’hui, le grand public me connaît peu car je me suis toujours volontairement tenu à l’écart des médias. Je suis quelqu’un de passionné et de discret. Accepter l’Opéra, c’est associer mon travail à un haut lieu de culture classé dans le patrimoine historique français. Je suis très enthousiaste à l’idée d’être le premier à écrire une carte dans ce lieu chargé d’histoire ».
Pierre François Blanc, responsable du projet
« Au cours de notre recherche de chef nous avons fait des rencontres formidables à travers la France. Mais c’est Christophe Aribert qui nous a séduit pour son approche de la cuisine à la fois classique et contemporaine en parfait accord avec l’esprit que nous voulons pour ce restaurant unique ».
Palais Garnier – Place Jacques Rouché – 75009 Paris – Tél. : 01 42 68 86 80 – opera-restaurant.fr